collaboration Philippe Neau / Pierre Gaignard

31-10-2011 à 02:11:32
Le programme du Bauhaus rédigé en 1919 par Gropius prévoit l'organisation de l'enseignement aux étudiants. Malgré les évolutions et les adaptations qui auront lieu au cours des 14 ans de l'histoire du Bauhaus, les principes de base resteront à peu près les mêmes.

Au lieu des professeurs habituels, la formation est donnée par des maîtres (Meister). Les élèves s'appellent apprentis (Lehrlinge) et peuvent devenir compagnons (Gesellen) et jeunes maîtres (Jungmeister). Le conseil de maîtrise gère les affaires du Bauhaus et les nominations des jeunes maîtres.
Principes de l'enseignement au Bauhaus, d'après W. Gropius, 1922

Dans la représentation schématique que fait Gropius en 1922 (voir ci-contre), l'enseignement est présenté sous la forme de trois cercles concentriques visant à atteindre l'étape ultime : la construction (der Bau). La première partie est en un cours élémentaire (Vorlehre) initialement de 6 mois. La seconde partie de 3 ans consiste en un travail d'atelier. Jusqu'en 192531, cet enseignement comporte deux volets : un enseignement de la forme (Formlehre) donné par un artiste, maître de la forme et un enseignement pratique (Werklehre) donné par un maître artisan. Dans le schéma ci-contre chacun des ateliers correspond à un matériau : pierre (Stein), argile (Ton), verre (Glas), couleur (Farbe), tissu (Gewebe), métal (Metall) et bois (Holz). La dernière étape consacrée à la construction ne sera mise en place que plus tard et de manière différente.

Le cours élémentaire vise à donner une formation artistique de base aux étudiants. Initialement d'une durée de 6 mois, il est porté à un an en 1923. Au début du Bauhaus, c'est Itten qui en est chargé. Après son départ en 1923, il est remplacé par Moholy-Nagy qui sera lui-même remplacé par Albers en 1928. Parallèlement, cette formation est complétée par des cours comme ceux de Klee ou Kandinsky.

Même s'ils ont évolué au cours du temps, les ateliers du Bauhaus constituent l'un des éléments essentiels de la formation des étudiants. La mise en place d'un double tutorat (maître de la forme et maître artisan) se fait dès 1920 afin de favoriser le rapprochement entre un enseignement artistique formel et un enseignement pratique. À la création du Bauhaus les ateliers sont : l'atelier de tissage, l'atelier de poterie, l'atelier de métal, l'atelier de menuiserie et de meubles, l'atelier de peinture murale, les ateliers de sculpture sur pierre et sur bois, l'atelier d'imprimerie et enfin l'atelier de reliure. Cette organisation perdurera jusqu'à ce que Meyer crée un atelier de second œuvre regroupant la menuiserie, le métal et la peinture murale.

Le département d'architecture, étape ultime de la formation imaginée par Gropius, n'ouvre qu'en 1927 sous la direction de Meyer.




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Directeurs

Walter Gropius : 1919 - 1928
Hannes Meyer : 1928 - 1930
Ludwig Mies van der Rohe : 1930 - 1933

Maîtres et professeurs

Walter Gropius
Vassily Kandinsky
Paul Klee
Anni Albers
Josef Albers
Herbert Bayer
Marianne Brandt
Marcel Breuer
Lyonel Feininger
Ludwig Hilberseimer
Johannes Itten
Ernst Kallai
Gerhard Marcks
László Moholy-Nagy
Georg Muche
Walter Peterhans
Lilly Reich
Oskar Schlemmer
Joost Schmidt
Lothar Schreyer
Gunta Stölzl

Élèves

Max Bill
Theodor Bogler
Andreas Feininger
Albert Flocon
Jacques Germain
Hans Kessler
Jean Leppien
Richard Oelze
Ré Soupault
Otto Umbehr
Wilhelm Wagenfeld


31-10-2011 à 02:15:15
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31-10-2011 à 02:34:13

Cindy Sherman. Cette américaine de 52 ans dépense son talent à se photographier elle-même depuis plus de trente ans, réalisant un marathon d'auto-portraits évolutifs totalement renouvelés au gré de ses inspirations. Cette photographe solitaire, sans assistants ni petites mains, s'épie elle-même dans son loft new yorkais et compose des séries thématiques autour des grands thèmes de civilisation.

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Elle naît en 1954 dans une banlieue new-yorkaise, et sa famille déménage peu de temps après à Huntington (Long Island). Contrairement à grand nombre d'artistes photographes, le climat familial n'inspire pas sa vocation : elle feuillette parfois l'unique livre d'art de la bibliothèque parentale, présentant les 101 plus beaux tableaux du XXe siècle...

Néanmoins, elle décide d'entreprendre des études artistiques à l'Université de l'état de New York, à Buffalo. Elle est très vite frustrée par la peinture :

« …il n'y avait rien à dire de plus. Je me contentais de copier méticuleusement d'autres œuvres, et j'ai réalisé qu'il aurait alors suffi d'utiliser un appareil photo et de me consacrer à d'autres idées »

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“Je ne porte aucun intérêt à l’art traditionnel” ”
31-10-2011 à 02:41:29
le bauhaus / suite

En d'autres termes, il s'agissait d'intégrer l'art à la vie, de dépasser les contradictions qui l'opposent à la science non plus en rejetant le monde de la machine, mais en utilisant les moyens qu'il nous offre : la machine sensibilisée permettait d'échapper au formalisme par la notion de fonction. D'où l'importance du travail d'équipe dans une activité artistique intégrant l'artisanat au niveau de la création et l'industrie à celui de la production. Tous les arts émanent de l'architecture, mais en retour ils sont les éléments de la structure finale qu'est le bâtiment. Aussi Gropius insiste-t-il sur la formation artisanale de ses élèves, qui doivent être familiers de tous les matériaux, initiés aux langages de toutes les formes, maîtres de toutes les lois de composition. De même, il n'y aura pas de professeurs au sens propre, mais une communauté de " maîtres " et de " disciples " unis dans un esprit de collaboration plus que d'enseignement.


Il consistait en un affranchissement de l'élève de toutes les conventions artistiques surannées par l'expérimentation individuelle des formes et matériaux bruts, des couleurs élémentaires, de la composition, du dessin géométrique, bref, du vocabulaire de base très élargi des divers langages de la création. Le cours se divisait ensuite en deux branches parallèles : l'une était consacrée aux matériaux dans leur élaboration, par conséquent au métier, notamment à l'utilisation de la machine comme un outil, et au travail d'équipe (" Werklehre ") ; l'autre était orientée sur l'étude théorique avancée de la forme, du dessin et des couleurs (" Formlehre "). Après trois ans d'études, l'élève devenait " compagnon ", exactement comme dans les corporations médiévales, ce qui lui permettait soit d'exercer librement l'un des " artisanats " auxquels il avait été initié, soit de se présenter à l'examen de " compagnon du Bauhaus " (" Bauhausgesellenprüfung ") et d'accéder au dernier cycle, l'étude de la construction (" Baulehre "), qui se caractérise par un travail commun avec les maîtres sur le chantier et à l'atelier.

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" Le fondement du Bauhaus est un processus de développement indépendant, non la création d'un nouveau style. Il suit une idée organique qui peut se transformer pour correspondre aux facteurs mouvants de la vie, mais n'est attaché ni à une époque, ni à une ville, ni même à une nation. C'est pourquoi il s'est enraciné non seulement en Europe, mais dans les deux Amériques, en Australie et au Japon. "
31-10-2011 à 02:50:36
“ C’est également avec l’éducation que nous décidons si nous aimons assez nos enfants pour ne pas les rejeter du monde, ni les abandonner à euxmêmes, ni leur enlever leur chance d’entreprendre quelque chose de neuf, quelque chose que nous n’avions pas prévu, mais les préparer à la tâche de renouveler un monde commun. ” Hannah Arendt


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L’école doit accompagner le développement physiologique naturel de l’enfant, par le jeu des relations avec des enfants plus âgés et des adultes, gérant ensemble le bon fonctionnement du groupe, ce qui amènera petit à petit l’enfant à construire son être social. La transformation de l’appréhension du réel par l’enfant se fait donc dans les conditions d’un cadre éducatif, sur lequel l’enfant doit pouvoir compter. Sa confrontation avec la réalité du groupe, dans une relation non plus frontale avec l’enseignant, mais multi directionnelle, va lui demander de se déterminer, de s’identifier, et de découvrir ses valeurs. La relation égalitaire va lui permettre un accès direct à la réalité, par le biais des actions communes décidées par l’ensemble.

“ Il ne s’agit pas de fabriquer une créature capable de satisfaire notre goût pour le pouvoir ou notre narcissisme, mais d’accueillir celui qui vient comme un sujet, tout à la fois inscrit dans une histoire et représentant la promesse d’un dépassement radical de celle-ci. ” Philippe Meirieu

...les relations maîtres-élèves seront propices au fantasme et à la subjectivité, au détriment d’une attitude éducative objective visant l’autonomie de l’enfant ....

Observer l’éducation sous l’angle de la relation maître-élève revient à voir quel rôle l’enseignant joue, quelle mission il s’est donné, et quel fonction l’Etat, représentant de la société démocratique, lui attribue.
Observer les conséquences qu’a cette relation sur les élèves renseigne sur les valeurs qui sont celles à la fois de l’enseignant, de l’institution et de la société. Elles renseignent également sur l’état de santé des valeurs de la société, et sur la cohérence de ces valeurs à tous les niveaux.
L’efficacité de l’institution éducative, sa capacité à introduire les enfants dans la société, et de rendre effectif le projet social démocratique (Liberté Egalité Fraternité) sont aussi, par cette observation, mis en évidence.
Observer l’acte éducatif, c’est observer la société dans son fonctionnement, et voir le décalage qui peut exister entre le projet démocratique d’une société, et le résultat produit par les institutions.
11-11-2011 à 20:49:38



"ni maître, ni maître" !